Histoire du Karaté
Légende ou réalité, vers le début du VIème siècle, un moine bouddhiste venu de l'Inde, du nom de Bodhidharma (fondateur du Bouddhisme Zen) arriva au monastère de Shaolin.
Il a développé quelques méthodes d'éducation physique pour ses disciples. En effet, la discipline religieuse dans le temple était si rigide qu'il voulait leur donner la force mentale, la résistance et le pouvoir physique nécessaires à la rude vie à l'intérieur du temple.
Plus tard, la légende raconte que le temple de Shaolin aurait été détruit dans un incendie, et que les moines survivants se seraient dispersés à travers la Chine, propageant leur art de combat sous le nom de "Shaolin Su Kempo", actuellement dénommé "Quan-fa de Shaolin" ou encore "Kung-fu de Shaolin".
Par la suite, cet art martial a été importé sur l'île d'Okinawa. Au XVème siècle, Okinawa passe sous domination chinoise. L'interdiction absolue du port des armes sur l'île, exigée par les chinois, poussa les habitants à développer au maximum l'art du combat à main nue.
L'Okinawa-Te, se développa rapidement au sein de la population lorsque 300 000
samouraïs du clan Satsuma envahirent l'île en l'an 1609 sur l'ordre du Shogun. Afin d'éviter les révoltes de la part des habitants, le Seigneur renforça l'interdiction du port des armes blanches.
C'est à cette époque que l'Okinawa-Te fut
utilisé pour combattre l'envahisseur avec des techniques rigoureuses et très efficaces.
Les habitants s'entraînaient la nuit en secret, formant leur corps et leur esprit au combat. L'enseignement de maître à disciple se fait oralement, et par l'intermédiaire des katas.
En l'an 1733 naquit à Shuri, Teruya Kanga, qui fut considéré plus tard comme le père fondateur de l'ancienne technique Okinawaienne de combat à main nue. Il entra dans l'histoire sous le nom de Tode Sakugawa. Grâce à plusieurs voyages qu'il effectua en Chine pour travailler ses connaissances de l'art, il put étudier et former différents disciples à son retour sur l'île d'Okinawa.
A partir du XIXème siècle, l'Okinawa-Te se structure enfin. Plus nombreux sont les experts qui travaillent ensemble dans la même voie du combat. Parmi eux, un nom que l'on retiendra, celui de Sokon Matsumura. C'est lui qui fut le premier Maître officiel à jeter les bases d'une véritable école de karaté Okinawaienne, le Shuri-Te.
En 1868 commence une nouvelle période de l'histoire d'Okinawa avec la montée sur le trône impérial du jeune Mutsu-Hito. C'est une véritable rupture avec un passé féodal. Pour l'Okinawa-Te, c'est la fin de la clandestinité et de son utilité guerrière. En l'espace de 20 ans la motivation dans la pratique de l'art mortel des Ryû Kyû changea. Celui-ci se transforma lentement de technique guerrière en technique éducative, passant notamment par le maître Anko Itosu qui introduisit l'Okinawa-Te à l'école en 1902.
A partir du XXème siècle, de nombreuses écoles de karaté commencèrent à se distinguer sur l'île d'Okinawa et ce grâce à la formation de nouveaux élèves et des fusionnements de différents styles. A cette époque, les trois styles de karaté majeurs sont le Shuri-Te, le Naha-Te et le Tomari-Te.
Le karaté s'est répandu en Europe occidentale après la seconde guerre mondiale et les américains s'en inspirèrent pour la création du full contact. Les premiers championnats du monde de karaté se déroulèrent à Tokyo en 1970, et c'est à cette occasion que fut créé la fédération internationale de karaté (WKF, World Karaté Fédération).
Actuellement, il existe de nombreux styles de Karaté, mais les quatre principaux sont :
Shito-Ryu (l'école du fil de l'ouest)
Shotokan (la maison de Shoto)
Wado-Ryu (la voie de la paix)
Goju-Ryu (l'école du dur et du souple)
Le Karaté est aujourd'hui un art martial très populaire dans le monde.
Contrairement au Judo et à l'Aïkido, le Karaté ne fut jamais l'œuvre d'un seul homme, mais celle de plusieurs générations de maîtres et de disciples, à travers une multitude d'écoles et de styles originaux qui conservent aujourd'hui encore, toutes leurs caractéristiques spécifiques. Il y a actuellement plus de 200 000 licenciés en France. Les karatékas seraient environ 15 millions dans le monde entier.